Le mannequinat est depuis un certain temps devenu une véritable passion pour de nombreux Guinéens. Dans la ville de Labé, au centre du pays, à l’occasion des grands événements, ces jeunes mannequins ne ratent aucune circonstance pour dévoiler leur remarquable talent au chaleureux public.
Parmi ces talents, se trouve Amadou Sadiga Traoré la vingtaine bien sonnée et étudiant en licence 3 Lettres modernes à l’Université de Labé. Fort de huit années d’expériences d’une passion qui s’est finalement transformée en un métier, il s’est résolument engagé à partager son art avec trente-deux autres jeunes (filles et garçons) également passionnés par la mode réunis au sein de l’agence ‘’ARNAFA Guinée » basée à Labé pour, dit-il, « réellement valoriser la culture guinéenne, mais surtout la culture foutanienne. »

Quelques mannequins de l’agence ARNAFA GUINEE
Mais pour appartenir à ladite agence, il y a des critères à respecter persiste le jeune mannequin : « Nous recrutons des personnes qui ont terminé les études ou qui sont en train d’étudier. L’âge aussi compte. Il faut avoir au moins les 18 ans pour être recruté.e. »
Au sein d’ARNAFA Guinée, les mannequins sont scindés en trois catégories explique Sadiga le master : « Il y a les mannequins podium, nous avons des hôtesses et des modèles aussi. Et d’ajouter que financièrement l’agence fonctionne à travers des activités telles que la foire artisanale, le festival international de la mode guinéenne, le top modèle Guinée et l’événement Miss et master Boro Guinée. Mais à cela, il griffonne aussi leurs propres initiatives ».

Dans une société fortement conservatrice et islamisée, la pratique d’une telle activité est régulièrement mal perçue : « D’autres pensent que les personnes qui se lancent dans ce métier font de la prostitution. Il y a aussi le côté familial, il faut que nos parents comprennent que le mannequinat, ce n’est pas de la prostitution. Les parents doivent accepter aussi d’accompagner leurs enfants dans ce qu’ils veulent faire. »

Malgré les traquenards et parfois le désire « des petits saboteurs », le jeune étudiant ne compte pas se laisser influencer. Et cette détermination a bien produit un résultat satisfaisant sur le terrain : « Depuis que nous avons commencé, il y a eu une évolution remarquable de part et d’autre. Il y a eu plus d’engagement chez les jeunes et de la motivation qu’avant. Maintenant ce sont les mannequins qui nous poussent à faire des événements et des formations, ils ont compris que ce n’est pas seulement le défilé qui est là, il y a un avantage non négligeable qui se cache derrière. Avant, on courrait vers les jeunes, maintenant, ce sont eux qui viennent vers nous. »
Pour clore, Amadou Sadiga Traoré est extrêmement conscient que pour évoluer, c’est avant tout « d’aimer ce qu’on fait, de ne pas écouter les gens, de s’adonner à fond. Quand on se lance, certes il y a une difficulté indéniable dedans, mais il y a aussi des avantages. »
Alpha Oumour Fogo BALDE
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