Face à la montée en flèche des cas de viols dans la Commune Urbaine de Labé, l’ONG Agir pour le Droit Féminin « ADF » après avoir organisé dix-sept causeries éducatives dans quatre des vingt-huit quartiers que compte la ville de Labé, a organisé une journée de plaidoyer contre le viol le lundi 20 janvier 2020 dans la salle du CECOJE. La cérémonie a été rehaussée par la présence des autorités administratives à tous les niveaux, des leaders religieux, des ONG et associations locales ainsi que les partenaires techniques et financiers.
Tout a débuté par la présentation d’un sketch et d’un poème relatifs au viol, puis s’en sont suivis les discours. Dans son intervention, la présidente de l’ONG, Kadiatou Teliwel Diallo, après avoir peint un tableau noir des statistiques du viol a demandé l’implication de chacun pour mettre fin au crime « nous vous lançons un appel , qui au-delà de nous ADF, est un cri d’alarme mettant en exergue celui des victimes aphones. Au lieu d’être des spectateurs stériles, soyez des acteurs de changement positif de paradigme face au viol. À vous les leaders religieux, que vos voix résonnent dans les maisons de culte à travers les sermons et les homélies pour freiner l’élan du phénomène afin que DIEU, LE TOUT-PUISSANT nous couvre de sa miséricorde et de sa clémence. Aux acteurs de la prise en charge, que chacun joue sa partition pour non seulement prévenir, mais aussi réprimer ce crime. À vous autorité, que vos engagements voire vos actions ou réaction soient à la hauteur de la gravité des actes commis. Que l’espoir des lendemains meilleurs renaisse en inscrivant une épitaphe « plus jamais ça » sur la tombe du viol. Que la justice se meuve pour davantage redorer son blason. » Plaide-t-elle.
Pour le représentant de la GIZ, Docteur Souleymane Diallo « la violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des violations des droits fondamentaux les plus fréquentes dans le monde avec des conséquences graves sur la santé sexuelle et reproductive. L’impunité dont jouissent les agresseurs est favorisée par nos coutumes et la faible application de nos textes en vigueur. » Regrette-t-il.
Représentant le préfet de Labé à ladite rencontre, Lancinet Sangaré est revenu sur les statistiques des viols. Et « parmi les 32 cas qui ont été enregistrés au niveau de l’action sociale de la préfecture de Labé, il y avait des enfants de 2 ans, de 3 ans de 4 ans de 7 ans jusqu’à 1 1 ans au maximum. C’est pourquoi nous remercions cette ONG qui s’est lancée dans le combat contre ces malfaiteurs. »
Le projet « Agir peut Faire Changer contre le viol » financé par la GIZ a été exécuté dans quatre quartiers de la commune urbaine à savoir Pounthioun, Tata1, Konkola et Daka1. Les causeries éducatives réalisées dans ces quartiers, ont touché soixante parents, cent trente-cinq jeunes et soixante leaders.