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TRIBUNE

Manifeste d’un Modèle de Parti Politique pour une Guinée Epanouie

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Avec plus d’un demi-siècle d’indépendance, les guinéens peinent à trouver le bout du tunnel. Malgré les immenses ressources du pays, le développement souhaité se fait attendre. La classe dirigeante peine à satisfaire aux aspirations légitimes du peuple et le renouvellement de celle politique semble plus que nécessaire à cause des multiples ratées.

Certains guinéens déçus, se résignent et estiment que tous les politiciens sont pareils. Même si le passé du pays et sa situation actuelle ne rassurent pas, l’espoir n’est pas totalement perdu. A condition que les guinéens jusque là apolitiques et totalement effacés de l’arène publique acceptent de sortir de leur confort et décident de se mettre au service de la collectivité.

En effet, il faut que les guinéens sachent qu’il est bien possible de faire la politique autrement, de façon sérieuse dans l’intérêt supérieur de la Guinée et des guinéens.

Dans le processus visant à choisir les Femmes et les Hommes aspirant à conduire les destinées de notre Pays/Région/Commune, chaque citoyen doit se sentir concerné, soit en tant qu’électeur ou en tant que candidat à une élection. N’oublions jamais, qu’une fois investis, il appartient à ceux-ci de décider des affaires publiques du pays pendant la durée de leur mandat. Observer une attitude désintéressée face à cet enjeu majeur constitue une grave irresponsabilité vis-à-vis de la patrie et des compatriotes.

Se recroqueviller derrière des arguments infondés pour dire que seuls les démagogues et les opportunistes doivent faire la politique est une trahison car aider à choisir les personnes compétentes, intègres et patriotes pour gérer l’action publique en participant activement au processus de choix contribuerait significativement à choisir le moindre mal pour éviter que le pire ne décide de notre destinée commune.

Néanmoins, il est important de réfléchir avant de s’engager en politique. Quel parti politique pourrait répondre aux aspirations démocratiques du bon citoyen guinéen ?
Réponse, dans les cinq conditions ci-dessous.
I. Première Condition :
Le Parti ou Mouvement politique qui pourra incarner un minimum de valeur démocratique doit avoir son Président, c’est naturel.

Mais celui-ci sera obligé de se mesurer à d’autres personnes ressources internes au poste de candidat du parti ou du mouvement aux élections présidentielles. Le candidat du parti doit être élu en interne 6 mois au maximum avant ces élections présidentielles.
La participation du citoyen à cette entité démocratique devra être conditionnée par le fait que tous les militants disposent des mêmes droits.

Les guinéens désormais intégrer le fait que seuls et seulement deux critères doivent les orienter dans le choix de la Femme ou de l’Homme à élire à la tête du Pays/Région/Commune : les compétences à conduire les destinées du pays et la loyauté vis-à-vis de la Nation et du Peuple.
II. Deuxième Condition :
Le Parti ou Mouvement politique qui pourra faire l’affaire du bon guinéen soucieux de son avenir démocratique ne sera pas une propriété exclusive d’un individu super puissant mais plutôt une institution dont l’idéologie et les pratiques sont conformes aux aspirations des militants.
Un parti ou un mouvement politique ne se construit pas autour d’une personnalité spécifique mais plutôt autour d’une idéologie et d’un collectif.

Le Parti ou le Mouvement politique doit se départir du culte de la personnalité et valoriser le collectif conformément aux règles et procédures en la matière.
C’est une entité qui peut transformer une Nation pas un individu. La Guinée a besoin d’Institutions fortes et non d’hommes forts.
III. Troisième Condition :
Le Parti ou Mouvement politique auquel aspire le bon guinéen doit avoir ou s’engager à mettre en place ces structures :
1.Un Institut_de_formation pour ses militants et sympathisants. L’institut forme sur l’idéologie du parti, la formulation & la gestion des politiques publiques et des programmes de développement, l’entrepreneuriat, la gestion des collectivités, les rôles et responsabilités des députés, …
2.Un groupe_de_réflexions (Think_Tank) dont les membres sont indépendants des responsables du parti. Il a en charge de produire des données, des évidences sur des thèmes de société au service des décideurs du parti. Il fait de la prospective et coordonne la conception/l’actualisation du projet de société du parti. Il appui les députés du parti dans leur rôle de proposition de lois et les conseillers municipaux issus du parti dans la définition des Plans de Développement de leurs Municipalités.

  1. Un Comité_d’éthique composé des militants dont l’éthique et l’intégrité font l’unanimité au sein du parti et dont la responsabilité est de veiller à la bonne application des textes qui régissent le fonctionnement du parti. Ce comité est aussi et surtout chargé de prévenir et gérer les conflits internes, de veiller sur l’origine des fonds du parti et le respect des procédures de gestion administrative et financière.
    Un parti politique qui ne dispose pas de ces structures et qui n’est pas prêt à les mettre en place ne devrait pas nous compter parmi ses militants. La politique doit être au service de la Nation et non au service des démagogues.
    IV. Quatrième Condition :
    La transparence et la redevabilité doivent être de mise dans un Parti ou Mouvement politique au sein duquel doit militer le bon guinéen.
    La provenance des ressources du parti ou du mouvement doit être légale, connue et acceptée de tous les militants. Les comptes seront régulièrement audités et les résultats communiqués au public à travers les canaux de communication du parti. Les ressources financières du parti proviendront des :
  2. Cotisations des membres et sympathisants ;
  3. Dons et legs faits par les membres et sympathisants
  4. Prestations de services de l’Institut de Formation et du Groupe de réflexions (Think Tank)
  5. Ventes de gadgets à l’effigie du parti ou mouvement
  6. Subventions de l’État et des Partenaires au développement.
  7. Toute autre source jugée légale par les lois du pays et la #Charte_éthique du parti ou du mouvement.
    Le parti politique ou mouvement disposera d’une #Commission_d’audit et de contrôle de gestion interne dont la responsabilité sera de définir et faire appliquer rigoureusement un Manuel de procédures pour la gestion administrative, financière et comptable de toutes les ressources financières.
    La gestion administrative, financière et comptable du parti doit être un modèle inspirant la confiance, la transparence et la redevabilité à tous les niveaux.
    Le parti ou mouvement refusera de s’associer à toute opération visant à dilapider des ressources publiques ou à favoriser l’enrichissement illicite de ses membres y compris lorsqu’ils seront élus ou nommés à des fonctions de responsabilité au sein de la puissance publique nationale, régionale ou internationale. Une Guinée et des Guinéens avec Zéro_Corruption
    V. Cinquième Condition :
    Le Parti ou Mouvement politique auquel doit aspirer le citoyen guinéen préoccupé par le bien être collectif de ses compatriotes ne sera pas :
    • Une Agence de loisirs où se tiennent toutes les semaines des concerts de chants et de danse en lieu et place de la formation et de l’éducation civique
    • Une permanence où on discute politique et démagogie du 1er janvier au 31 décembre
    • Une institution dans laquelle on recrute et forme des jeunes à insulter et à mentir pour les appeler « Communicants »
    • Un centre de recyclage d’anciens Ministres, Gouverneurs, Préfets et Hauts cadres (en bois) déchus de leurs fonctions et en manque de repères pour se reconstruire une vie normale
    • Une institution qui migre d’une alliance à une autre au gré du vent et des opportunités lâches au détriment de l’intérêt national
    • Un parti ou mouvement politique parrainé ou influencé par une institution religieuse, une coordination régionale, un groupe ethnique, une association d’opérateurs économiques, une puissance étrangère, …
    • Un parti ou un mouvement qui impose à ses députés et conseillers communaux/régionaux des consignes de vote parfois au détriment de l’intérêt national.

Pour terminer, je sais qu’en Guinée, de 1958 à maintenant, la classe politique a tellement déçu que les guinéens ne croient plus à un sursaut politique national. Ce n’est pas pour autant qu’il faut baisser les bras en abandonnant. Il est du devoir de tous les citoyens et surtout de l’élite intellectuelle ou bourgeoise de faire la politique, les personnes vertueuses, intègres et patriotes doivent sortir de leur confort personnel pour s’engager dans l’arène politique. Cet engagement ne consiste pas forcément à créer un parti, à se présenter à une élection mais de militer et d’agir à l’intérieur d’un parti pour façonner les pratiques démocratiques. Il est donc du devoir de chacun d’informer, de mobiliser et sensibiliser son entourage dans les ménages et dans les quartiers afin que tout le monde participe à l’enrôlement sur le fichier électoral et vote le jour de l’élection.

Personnellement, le parti politique ou le mouvement dans lequel je militerai doit remplir ces conditions ou s’engager à les adopter.

Algassimou DIALLO
Expert en Développement Local
Spécialiste en Ingénierie de Projets de Coopération/Formation
Membre du FNDC
dporedaka@gmail.com

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Quand Me Mohamed Traoré magnifie Bambeto: ” ce n’est pas l’axe du mal, c’est un symbole ” (opinion)

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Certains de nos dirigeants veulent que tous les Guinéens courbent l’échine en renonçant à la défense de leurs droits. Mais Bambeto dit non. Bambeto n’est même plus l’appellation d’un quartier. C’est un symbole: le symbole de la lutte et de la résistance contre les abus, les dérives autoritaires, les violences d’État.

Sans “Bambeto”, on serait peut-être depuis un bon moment dans un autoritarisme sans limite. « Bambéto” reste le dernier rempart contre l’instauration d’un régime de plus en plus liberticide. C’est pourquoi, “Bambeto” est diabolisé et violemment ” maté” quand il y a des manifestations.

Lorsqu’il y a des manifestations politiques, il est difficile parfois de contrôler les casseurs. Il en est ainsi partout. En Guinée, très peu d’opposants avaient d’ailleurs condamné les violences survenues lors des grandes manifestations de janvier et février 2007. Les rares condamnations , si condamnations il y avait eu, étaient de pure forme. Certains opposants semblaient même se réjouir du fait que les manifestants aient pu chasser tous les administrateurs territoriaux d’alors.C’est cette capacité de résistance et cette détermination de tant de Guinéens qui profitent aux dirigeants actuels que “Bambeto” garde encore. Sans ” Bambeto” la junte militaire qui avait renversé ce qui restait du régime Conté aurait peut-être rendu le pouvoir aux civils mais quand et dans quelles conditions ?

” Bambéto” n’est pas l’axe du mal mais une zone parmi tant d’autres où il existe encore des citoyens qui ont la capacité de s’indigner et de se battre pour obtenir de meilleures conditions de vie, le respect des libertés et droits fondamentaux. Des citoyens capables de dire “non” quand il le faut. Il appartient aux pouvoirs publics de définir une véritable politique de maintien d’ordre. Cela contribuerait à n’en pas douter favoriser une meilleure gestion des manifestations.

Comme indiqué plus haut, dans tous les pays du monde, il existe des individus violents , des délinquants, des vandales qui s’infiltrent dans les manifestations pour casser, piller, blesser. Il y a même des bandits qui, après les manifestations, se mettent à attaquer et à détrousser de paisibles citoyens. Mais le rôle d’un État est de faire en sorte de mettre ces types d’individus hors d’état de nuire tout en laissant les libertés s’exercer librement. Cette double exigence implique que les agents de forces de maintien d’ordre soient suffisamment bien formés et dotés d’outils appropriés pour concilier la protection de l’ordre public et le respect des droits et libertés des citoyens, en particulier le droit de manifester.

Lors des manifestations qui se sont produites il y a quelques mois à Kankan relativement au problème de courant électrique et suite aux affrontements entre forces de l’ordre et jeunes manifestants, le leader du Pades disait que les jeunes ont les mêmes réactions et quand les forces de l’ordre viennent les gazer sans motif. Ils réagissent en leur jetant des cailloux.

Cela ne suffit pas à faire d’une zone ” l’axe du mal”.

Me Mohamed Traoré

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Actualité

Opinion : Non, Alpha Condé, il ne faut pas oublier le passé ! (Par Ibrahima Sanoh)

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Dans son discours d’investiture pour un autre mandat, le 15 décembre 2020, le Président Alpha Condé a convié les Guinéens à « oublier le passé » et à « se tourner vers un avenir d’unité et d’espérance ». Peut-on oublier le passé ? Doit-on l’oublier pour permettre l’avenir ? Sans nul doute notre passé est douloureux. Ne voulant pas en parler pour éviter de réveiller les douleurs, certains acteurs politiques ont toujours appelé à tourner la page. Seulement l’a-t-on lue ? Depuis plusieurs décennies, nous vivons la négation de notre passé, nous avons refusé de l’assumer et de s’y intéresser pour en tirer les leçons qui pourraient guider nos pas vers l’avenir radieux. « Le passé n’est pas mort, il n’est même pas passé », disait William Faulkner.

En appelant à oublier le passé, le Président Alpha Condé fait une grande faute. Une faute politique et un contresens historique. Il invite à ne pas faire le travail de mémoire, il convie à ne pas s’intéresser au passé parce qu’il serait passé ou serait un élément de division. Pourtant, l’histoire d’un pays est faite de gloires et de pages sombres. Il faut les accepter, les assumer. Il faut évoquer les périodes de gloire et ne pas oublier celles ténébreuses. On ne peut pas appeler à oublier un passé parce qu’il serait honteux. Pour avoir appelé à oublier le passé, le Président Alpha Condé a décrété la politique de l’anti-mémoire, l’oubli d’Etat. Cela est une haute trahison pour une personne imprégnée de l’histoire de ce pays depuis 1958 et qui a mis en place une Commission Provisoire de Réflexion sur la Réconciliation Nationale.

Les Guinéens ne peuvent pas oublier. Ils ne doivent pas oublier les univers concentrationnaires, les charniers, les arrestations arbitraires, les meurtres, les tortures, les violences d’Etat et leurs victimes. Ils ne doivent pas oublier les humiliés de 1958 à nos jours. Cela est un devoir : c’est le devoir de mémoire. Ce devoir est celui de rendre justice à ceux qui n’existent plus. C’est aussi rendre justice par le souvenir, l’évocation à un autre que soi. C’est s’acquitter d’une dette morale envers autrui qui n’existe plus. C’est l’exorcisme d’une situation historique marquée par la hantise des traumatismes subis.

Les Guinéens par milliers ont été broyés par l’appareil répressif de l’Etat. Leurs familles demandent des explications sur leurs arrestations, les mobiles de leurs incarcérations. Les familles entières ont manqué leurs deuils. Elles demandent à rendre à leurs morts la sépulture convenable qui est empêchée. Comment peut-on appeler à oublier cela ? Comment peut-on oublier les morts du camp Boiro, de l’agression 1970, les pendaisons de 1971, les fusillades au pied du mont Gangan, les victimes des évènements de 2007, celles du 28 septembre 2009 ? Comment peut-on oublier les victimes de la première et seconde République ? Comment peut-on oublier que depuis 2010, on tue les manifestants politiques dans ce pays, que les détenus politiques meurent moralement dans nos prisons et qu’on les envoie finir dans les hôpitaux ? Comment peut-on oublier que les victimes et leurs parents demandent depuis plus de six décennies la manifestation de la vérité? Comment peut-on oublier que les victimes et leurs familles ont droit à la justice et en demandent ?

Il faut éviter que le nihilisme et le révisionnisme s’enracinent dans notre société. Malheureusement, le Président Alpha Condé y contribue. Le nihilisme consiste à dire : rien ne s’est passé. Le révisionnisme, quant à lui, suppose de ne pas situer les évènements dans leurs contextes, de falsifier l’histoire à travers l’élargissement du contexte (son extension malhabile), la comparaison déraisonnable avec les faits d’ailleurs et puis l’invention d’une causalité inconvenante pour justifier le récit du passé ou le fait historique. La Guinée n’a pas besoin d’une politique nationale de l’oubli. Ce serait un acte suicidaire pour un pays frappé par une amnésie qui fait de ses citoyens de schizophrènes. L’oubli, pour reprendre Paul Ricœur, est l’inquiétante menace qui se profile à l’arrière-plan de la mémoire. Là où l’on ne se rappelle de rien, un malheur incessant y sévit et l’horreur s’y produit.

Certes une mémoire sans oubli est du fantasme, un simple fantasme, mais l’oubli définitif est un malheur existentiel. On ne peut pas appeler à oublier parce qu’il serait difficile d’accéder aux trésors enfouis de notre mémoire collective lacunaire, fragmentée et conflictuelle ou parce que le rappel de certains souvenirs empêcherait le vivre-ensemble. La nation oublieuse, ne se rappelle pas. Hélas, elle répète ses erreurs et se refuse d’être guidée par la lumière du passé. Un passé dont on ne tire pas les leçons se répète indéfiniment. Si nous voulons la paix avec nous-mêmes, ne tournons pas la page de notre passé avant de l’avoir lue et avant d’y avoir tiré les leçons existentielles.

Notre pays a besoin de la catharsis pour libérer les énergies de ses enfants, cela ne peut pas se faire avec des politiques anti-mémorielles. Nous avons besoin d’un travail de deuil et d’une politique de juste mémoire. Le devoir de mémoire doit nous permettre d’établir le pont entre notre passé et le présent afin que la lumière d’hier éclaire nos actes présents et nous guide vers un meilleur futur. Les souvenirs doivent être nos forces. Leur évocation devrait empêcher la tombée de la grande nuit.

Ibrahima SANOH, citoyen guinéen

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TRIBUNE

Tueries lors des manifestations: Me Traoré alerte sur la manipulation et l’intoxication du pouvoir (opinion)

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La communication du pouvoir sur les morts lors des manifestations est en passe de réussir. Ils sont nombreux aujourd’hui les Guinéens y compris des acteurs politiques qui commencent à mettre dos à dos forces de sécurité et manifestants. À force de le marteler à tous les niveaux, le gouvernement a même fini par convaincre certains que les auteurs des homicides pendant les manifestations se trouvent du côté des manifestants.

Plus le mensonge est gros, plus le Guinéen y croit. Cela se vérifie encore une fois. Mais pourquoi des manifestants tireraient sur d’autres manifestants et non sur des éléments des forces de l’ordre qui sèment souvent la terreur dans les quartiers ? S’il est vrai les manifestants détiennent des armes, pourquoi c’est en leur sein qu’il y a le plus grand nombre de morts.

Il est regrettable que certains cèdent aussi facilement à la manipulation et à l’intoxication.

Me Mohamed Traoré

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