(Article mis à jour): La ville de Labé, située à près de 450 kilomètres de la capitale Conakry, au nord du pays, est le théâtre depuis plusieurs jours de violents affrontements entre manifestants et forces de défense et de sécurité (FDS) dans le cadre de la contestation du projet de nouvelle Constitution porté par le gouvernement mais farouchement combattu par le FNDC. Les violences ont culminé dans la journée du 23 janvier 2020 au cours de laquelle trois personnes ont été tuées dont l’ambulancier de l’hôpital de Labé, Aldiouma Diallo, 50 ans.
Sur les circonstances de sa mort, « Maitre Diouma », comme l’appelait affectueusement le personnel sanitaire, partait récupérer le corps de Mamadou Cossa Kanté, un jeune homme de 26 ans, tué plus tôt par balle au cours des accrochages impliquant des militaires venus du camp Elhadj Oumar Tall de Labé sur réquisition du gouverneur de région, Madifing Diané.
« Ils l’ont par la suite frappé à l’aide de bâtons au niveau de la nuque ».
Les faits allaient restés non traçables, si un citoyen n’avait pas eu le courage de filmer l’intégralité de la dramatique scène. En exclusivité, la rédaction de Foutanews.info, s’est procurée de la vidéo qui dure deux minutes onze secondes, où l’on voit des éléments des FDS s’en prendre à l’ambulance, à l’ambulancier et aux autres occupants secouristes. Dans la séquence, on entend des témoins, impuissants, décrire l’agression. Certains tentent de venir à la rescousse en jetant des cailloux et en criant.
La Scène s’est déroulée jeudi après-midi près d’une station-service au quartier Kouroula, près de la gare routière. Nous avons pu parler avec l’auteur de la vidéo qui explique ce qu’il a vu : « J’étais arrêté derrière la cour d’une concession. J’aperçois un véhicule et je me pose la question : quelle est la personne qui se hasarderait à faire sortir sa voiture en pareille tension ? Par la suite, j’aperçois les phares et je me dis que c’était une ambulance. Dès qu’ils sont arrivés à la station Shell, je vois venir deux pick-ups. Un de la gendarmerie et un autre de couleur blanche. Je ne sais pas de quel corps. J’étais un peu loin, donc je n’entendais pas la quintessence de leurs échanges. Quelque temps après, j’ai vu un agent qui détenait un bâton s’approchait de l’ambulance. Ensuite, il a asséné le pare-brise et ses collègues s’en sont pris aux personnes qui étaient à bord de l’ambulance en les rouant des coups. Un agent est venu ouvrir la portière coté chauffeur, il l’a tiré de force de son siège. Ils l’ont par la suite frappé à l’aide de bâtons à la nuque. Après les gens qui étaient dans les parages sont massivement sortis en criant ‘c’est une ambulance, c’est une ambulance’. Et quand ils ont vu les personnes sortir en masse, ils l’ont jeté et les agents savaient déjà qu’il était mort. Ils l’ont abandonné sur place et se sont enfui. Les citoyens sont venus le prendre et le mettre dans son ambulance pour l’amener à l’hôpital qui se trouve à quelques mètres du lieu de l’assassinat. »
Suivez la vidéo du déroulement de la scène
Mamadou Alpha Diallo, un des jeunes qui étaient à abord de l’ambulance, est aussi revenu sur les circonstances de la scène qu’il a vécue : « Quand nous avons dépassé la barricade érigée par des manifestants, nous sommes tombés sur le pick-up des forces de l’ordre qui n’était pas loin. Nous leur avons dit que nous ne sommes pas manifestants que nous partons chercher un corps. Mais ils étaient très nerveux. C’est ainsi que certains d’entre eux ont cassé le pare-brise de l’ambulance. Agents de force de l’ordre et manifestants se jetaient des pierres. C’est dans ce contexte qu’on s’est aperçus de la disparation du chauffeur. Nous avons voulu nous expliquer, mais ils ne nous ont pas écoutés. Ils nous rouaient de coups et les agents ont également continué à donner des coups à l’ambulance. Donc, les jeunes ont intensifié les jets de pierre pour permettre de nous sauver. C’est dans cette situation confuse qu’on a vu le chauffeur couché à même le sol. »
Une version démentie par le gouverneur de la région administrative de Labé que nous avons joint au téléphone. D’après Madifing Diané, ce sont les manifestants qui sont à la base des différentes tueries enregistrées dans la ville ces derniers jours. « [L’ambulancier] partait prendre le corps au niveau des manifestants. Ils l’ont battu », a-t-il rétorqué, assurant que les autres cas de morts, c’est encore les manifestants qui en sont les auteurs. La première victime, « ils l’ont battue à mort eux-mêmes. C’est ce jeune que le monsieur de l’ambulance allait récupérer. Le deuxième, ils disent encore ce sont les forces de l’ordre. Ce sont les manifestants qui tirent entre eux ».
Une accusation en totale contradiction avec les différents témoignages recueillis auprès des citoyens et des professionnels de santé. Depuis le début de la « résistance active et permanente lancée » par le FNDC, le 13 janvier dernier, cinq personnes ont été tuées dans les affrontements à Labé entre opposants au projet d’adoption d’une nouvelle constitution et forces de l’ordre appuyées par des milliaires. De nombreux blessés, certains par balles, sont également à déplorer. Craignant pour leur vie, les médecins de l’hôpital de Labé ont quant à eux déserté le centre hospitalier, obligeant les malades à rallier leurs domiciles ce vendredi, après la mort de l’ambulancier.
Le déploiement en masse des militaires notamment des éléments du Bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA), une unité d’élite de l’armée guinéenne, et des forces de l’ordre ont permis de mettre fin aux affrontements dans les rues. Mais la tension n’est pas pour autant totalement retombée car l’exigence des partisans du FNDC, à savoir le départ du gouverneur Madifing Diané, n’est pas satisfaite par les autorités compétentes.
L’Association Villageois 2.0 a officiellement lancé ce mardi 08 novembre 2022 à la bibliothèque communale de Labé, au centre nord de la Guinée, les activités du projet d’Éducation aux Médias à l’Information et au Numérique « EMIN ». Ce lancement a connu la présence des autorités éducatives, de la Directrice Régionale de l’Information et de la Communication, d’acteurs de la société civile, des représentants de certaines institutions onusiennes et de plusieurs hommes de médias de Labé.
Avec l’appui technique et financier de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le projet “EMIN” se donne pour mission principale de doter les citoyens Guinéens et Camerounais – notamment les élèves, les enseignants, les acteurs de la société civile, les journalistes entre autres – des compétences indispensables pour lutter contre la désinformation, la mésinformation, les discours haineux et les théories complotistes.
Pour Sally Bilaly SOW, coordinateur de l’Association Villageois 2.0 et également chef de projet “EMIN” « ce projet vise à développer les compétences critiques des élèves, des enseignants, des journalistes, mais aussi et surtout des acteurs de la société digitale sur les techniques de vérification des fausses informations et aussi à la promotion de la lutte contre la désinformation, la mésinformation et les théories de complot. »
Au terme du projet, les initiateurs espèrent atteindre les résultats escomptés. Il s’agit notamment de la montée en compétences de plus de 400 bénéficiaires en Guinée et au Cameroun afin qu’ils contribuent efficacement à la lutte contre les fake news. « Nos attentes, martèle le chef de projet, véritablement, est qu’à la fin des activités du projet qui va durer 8 mois que nous contribuons aux développements des compétences critiques des élèves, des étudiants et des acteurs de la société de l’information. On estime aujourd’hui que les gens ont besoin d’être outillés pour démêler le vrai du faux. »
De son côté, le chef service formation continue à l’inspection régionale de l’éducation de Labé, Souleymane Diallo se réjouit de l’initiative tout en souhaitant aux exécutants du projet « le meilleur dans l’aboutissement des objectifs du projet et nous leur donnons toute la force permettant à bien mener les activités. »
La chargée de communication au bureau de l’UNICEF à Labé, Fatoumata Diaraye Diallo, espère que « l’Association Villageois 2.0 et les partenaires de mise en œuvre de ce projet, pourront accompagner l’Unicef dans la lutte contre les rumeurs communautaires notamment en lien avec la vaccination des enfants. »
Quant à la directrice régionale de l’information et de la communication de la moyenne Guinée, Kadiatou Teliwel Diallo, elle a exhorté les futurs bénéficiaires des différentes sessions de renforcement de capacité à contribuer à leur tour à la lutte contre les fake news au niveau des communautés et sur les médias sociaux. Parce que, soutient-elle, nous savons également qu’il y a la désinformation au niveau des médias, en bas de l’échelle, plus précisément dans les communautés les plus reculées. »
Le projet EMIN, lauréat de l’appel à projets de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) visant à favoriser la coopération entre les initiatives francophones de lutte contre la désinformation, sera exécuté dans quatre préfectures de la Moyenne Guinée – en république de Guinée – et au Cameroun où certaines activités de jumelage seront réalisées afin de mieux sensibiliser et de former les citoyens sur la lutte contre la désinformation et la mésinformation.
ABUJA, Nigéria, 12 Avril, 2021 – Plusieurs organisations de défense des droits des femmes ont déposé conjointement une plainte devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Abuja, au Nigéria, pour contester le fait que le Mali n’ait pas interdit les mutilations génitales féminines (MGF) en adoptant un cadre juridique et politique qui criminaliserait la pratique. À l’heure actuelle, aucune législation ne traite des MGF, laissant les femmes et les filles sans recours ni protection contre cette violation des droits humains.
L’université de Labé, située dans la commune rurale de Hafia, à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la région, a ouvert ce samedi 13 février 2021, l’unique département des énergies renouvelables de la République de Guinée.
L’événement qui a connu la présence des autorités universitaires et administratives de Labé, a, dans un premier temps, été ponctué par une conférence scientifique sous le thème : 4ème révolution industrielle (fabrication numérique, impression 3D, …): quelles opportunités pour l’accélération du développement de l’Afrique en général et de la Guinée en particulier ?Elle avait été animée par Dr Mohamed Chérif Sow, enseigne chercheur à l’École Nationale Supérieure des Arts et Métiers de Paris (ParisTech).
Prenant la parole, le recteur de l’université de Labé, Docteur Mamadou Dian Gongoré Diallo, a salué un projet d’avenir pour le pays et a invité les jeunes à profiter pleinement de ce nouveau département. Quant au représentant du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, il a plaidé auprès de l’auditoire de miser sur les sciences techniques.
Mamadou Kaïraba Diallo presente la centrale solaire aux officielles
La cérémonie a pris fin par la visite guidée des installations du nouveau département par l’un des artisans de cette coopération décentralisée avec les Instituts Supérieurs de Technologie de Levi-Ponti, Mamadou Kaïraba Diallo
Avec ses trente nouveaux étudiants, ce nouveau département, premier du genre en République de Guinée, fournira au pays dans les prochaines années, des mecatroniciens qualifiés.